Comment rester optimiste lors de la recherche d’emploi

La recherche d’un nouvel emploi peut être une période à la fois stimulante et éprouvante. Micaela Marini Higgs, éditrice et freelance, a connu comme beaucoup les hauts et les bas d’une transition professionnelle. Elle partage ici des pistes pour rester motivé et préserver son équilibre lorsque la recherche s’éternise, notamment si vous n’avez pas la chance d’être accompagné par un cabinet d’outplacement ou de recrutement.

Comprendre l’impact émotionnel de la recherche d’emploi

Perdre un emploi, qu’il s’agisse d’un départ choisi ou subi, entraîne toujours une phase d’ajustement. Les études montrent que le moral reste souvent stable dans les premières semaines, mais tend à baisser après 10 à 12 semaines de recherche infructueuse. Le stress lié à l’incertitude financière s’ajoute alors à une perte de repères et parfois à des troubles physiques. Le risque de dépression augmente sensiblement chez les demandeurs d’emploi de longue durée.

Pour Michelle Maidenberg, professeure à la Silver School of Social Work (Université de New York), « la recherche d’emploi crée une incertitude constante : vous ne savez jamais quand vos efforts porteront leurs fruits ». Cette absence de contrôle peut fragiliser même les profils les plus solides.

Gérer l’incertitude : une compétence clé à développer

Faire face à cette période demande d’apprendre à tolérer l’incertitude et à développer de nouvelles routines personnelles. Le Dr Maidenberg rappelle que plus la recherche d’emploi s’éternise, plus la santé émotionnelle est affectée et plus il devient difficile de rebondir. Il est donc essentiel d’entretenir sa stabilité psychologique autant que sa stratégie professionnelle.

Vous n’êtes pas votre carrière

« Notre vie repose en grande partie sur notre travail, mais vous êtes bien plus que votre emploi », rappelle Alison Doyle, experte en carrière. Cette distinction est essentielle : de nombreuses personnes associent leur identité à leur statut professionnel, ce qui rend la perte d’emploi particulièrement douloureuse.

Selon la sociologue Dawn R. Norris (Université du Wisconsin-La Crosse), auteur de Job Loss, Identity, and Mental Health, la perte d’identité est souvent vécue comme plus difficile que la perte de revenus. Redéfinir qui vous êtes en dehors de votre poste est donc une étape déterminante. Explorez les autres facettes de votre identité : vos valeurs, vos passions, vos talents. Cultiver ces dimensions vous aidera à retrouver confiance et équilibre. Comme le souligne le Dr Maidenberg, « développer des centres d’intérêt extérieurs est essentiel pour faire face à la perte d’emploi et maintenir une bonne santé mentale ».

Faire de la recherche d’emploi un vrai travail

Au-delà de la perte d’identité, le chômage rompt souvent la structure du quotidien. Travailler depuis son canapé en jogging peut sembler agréable au début, mais l’absence de cadre favorise rapidement anxiété et isolement. Fixez-vous un emploi du temps précis : heures de travail dédiées à la recherche, moments de repos, plages de loisirs. Définir des heures de bureau vous aidera à maintenir un rythme sain et à éviter que la recherche ne s’immisce dans toute votre vie. Évitez les excès : prolonger vos efforts au-delà du raisonnable ne fera qu’accentuer la fatigue et la frustration.

Célébrer les petites victoires

Se fixer des objectifs réalistes et atteignables est essentiel pour garder le cap. Les chercheurs en psychologie soulignent que la réalisation d’objectifs, même modestes, stimule la motivation et le moral. Envoyer un certain nombre de candidatures, finaliser votre profil LinkedIn, contacter deux nouveaux contacts par semaine : chaque petite réussite compte. L’important est d’avancer par étapes. Ne cherchez pas la perfection, cherchez la progression.

Élargir vos compétences et explorer de nouvelles pistes

Le chômage offre aussi un bien rare : du temps. Ce temps peut devenir un véritable levier de croissance si vous l’utilisez pour apprendre, vous former ou vous engager. Alison Doyle conseille de voir le temps libre comme une opportunité. Suivre une formation en ligne, s’impliquer dans une mission bénévole ou développer un projet personnel permet de rester actif et connecté à ses compétences. Ces démarches nourrissent votre confiance, renforcent votre CV et maintiennent le lien avec votre identité professionnelle. Le Dr Norris souligne d’ailleurs que retrouver des activités proches de ce que vous aimiez dans votre travail aide à préserver un sentiment de cohérence personnelle.

Maintenir le lien social pour rester motivé

Le chômage s’accompagne souvent d’un repli sur soi. Pourtant, l’isolement fragilise davantage. Reconnectez-vous à votre entourage, échangez avec vos anciens collègues, participez à des événements ou à des réseaux professionnels. Le Dr Maidenberg rappelle que le soutien social joue un rôle majeur dans la résilience émotionnelle. Rejoignez des groupes de discussion, des communautés métiers ou proposez à un ami de devenir votre parrain de motivation.

Avoir quelqu’un qui vous soutient et vous rappelle vos forces est un atout précieux.

Repenser la manière de parler de votre situation

Lorsque l’on vous demande ce que vous faites, ne vous excusez pas : affirmez votre démarche. Alison Doyle recommande de répondre simplement : « Je suis en recherche de ma prochaine opportunité professionnelle. » Une phrase claire, positive et tournée vers l’avenir. N’oubliez pas : le chômage ne définit pas votre valeur. Il s’agit d’une étape, pas d’une identité. Même les meilleurs professionnels connaissent des transitions. Vous n’êtes pas seul.

En résumé

La recherche d’emploi peut être une épreuve, mais aussi une période de reconstruction. Garder une structure, entretenir ses relations, développer ses compétences et redéfinir son identité en dehors du travail sont autant de leviers pour traverser cette phase avec confiance. Un accompagnement professionnel par un cabinet de recrutement ou d’outplacement peut aussi vous aider à clarifier vos objectifs, renforcer votre positionnement et accélérer votre retour à l’emploi. Le plus important : ne laissez pas cette période éteindre votre motivation. C’est souvent dans ces moments de transition que se dessinent les plus belles évolutions de carrière.