13/11/2025
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Les désaccords au travail sont inévitables dans tout environnement. Ils peuvent naître d’une divergence de points de vue, d’une répartition inégale des tâches, d’une tension liée à la charge de travail ou encore d’une différence de valeurs entre collègues.
Mais là où un désaccord bien géré peut devenir une source d’innovation et de progrès, un désaccord mal abordé peut s’envenimer et fragiliser durablement la cohésion d’une équipe.
Prenons l’exemple de Sophie, directrice d’une division dans une entreprise québécoise de services. Depuis plusieurs mois, deux de ses gestionnaires s’opposent régulièrement sur la priorisation des mandats clients. Au début, ces désaccords semblaient mineurs : une question d’organisation, un débat de méthode. Mais avec le temps, les échanges se sont tendus. Les réunions se sont transformées en joutes subtiles, les collaborateurs ont commencé à prendre parti, et la productivité a chuté. Jusqu’au jour où l’un des gestionnaires, épuisé par le climat ambiant, a annoncé sa démission.
Ce scénario n’a rien d’exceptionnel. Il illustre pourtant une réalité souvent sous-estimée : mal gérer un désaccord, c’est laisser se créer une fracture silencieuse qui peut fragiliser une équipe entière. Dans ce cas, il faut développer son leadership stratégique et essayer de comprendre les dynamiques d’équipe pour pouvoir mieux gérer les tensions.
Les désaccords au travail : un phénomène plus fréquent qu’on ne le croit
Selon une étude canadienne, un employé sur cinq affirme avoir vécu une intensification des conflits dans son milieu de travail au cours des dernières années. D’autres recherches montrent que ces tensions entraînent une perte moyenne de 55 jours de productivité par an et par employé concerné.
Autrement dit, derrière chaque désaccord non résolu, se cache un coût humain et organisationnel tangible.
Les gestionnaires, en particulier au Canada, passent en moyenne entre 25 % et 40 % de leur temps à gérer des conflits ou leurs conséquences indirectes. Cela représente des heures précieuses consacrées à éteindre des feux plutôt qu’à faire avancer les projets ou à mobiliser les équipes.
Or, la plupart de ces désaccords ne sont pas dus à un manque de compétence ou à une mauvaise foi des collaborateurs, mais plutôt à une absence de cadre de communication clair. Trop souvent, par peur du malaise ou faute d’outils, on évite la conversation difficile. Et ce choix d’évitement, bien qu’humain, est rarement neutre.
Les effets en cascade d’une mauvaise gestion des désaccords
Un désaccord mal géré se développe rarement en une seule étape. Il suit un schéma insidieux : d’abord une divergence légitime, puis un non-dit, un évitement, jusqu’à la rupture ouverte ou silencieuse. Et les conséquences s’étendent à plusieurs niveaux.
Sur la cohésion d’équipe
L’impact le plus immédiat d’un désaccord non traité, c’est la détérioration du climat de confiance. Les collaborateurs commencent à éviter certains sujets ou certaines personnes, les échanges deviennent superficiels et la communication perd en transparence.
Peu à peu, les silos se forment : chaque membre se replie sur sa zone de confort, la collaboration se délite, et les initiatives collectives se font plus rares.
Dans une équipe où les tensions persistent, même les succès n’ont plus la même saveur : chacun se concentre sur sa performance individuelle, au détriment du résultat collectif.
Sur la motivation et la santé psychologique
Les conséquences émotionnelles d’un conflit latent sont tout aussi importantes. L’exposition prolongée à des tensions non résolues augmente le stress, l’anxiété et le sentiment d’impuissance. Selon la Société canadienne de psychologie, plus de 70 % des travailleurs affirment que leur environnement professionnel a un impact direct sur leur santé mentale.
Les employés qui vivent dans un climat conflictuel ont tendance à s’épuiser plus vite, à se désengager, voire à quitter l’entreprise. Ce désengagement se manifeste par une baisse de la créativité, une moindre implication et un sentiment de désillusion envers la direction.
Sur la performance organisationnelle
Un désaccord non géré, c’est aussi une perte de temps, d’énergie et de productivité. Les réunions deviennent improductives, les décisions se font attendre et les projets stagnent.
Selon plusieurs études canadiennes, les conflits non résolus coûteraient aux entreprises plus de deux milliards de dollars par an en perte de productivité.
Pour un gestionnaire, cela se traduit concrètement par des délais non respectés, des erreurs de coordination et des opportunités manquées.
Mais au-delà du chiffre, c’est la capacité de l’organisation à innover et à se transformer qui est compromise. Quand les collaborateurs n’osent plus s’exprimer par peur de la confrontation, les idées neuves s’étouffent dans l’œuf.
Sur le leadership et la marque employeur
Pour le gestionnaire, une mauvaise gestion des désaccords peut éroder la crédibilité. Ne pas agir ou agir maladroitement face à un conflit envoie un signal clair : l’équipe n’a pas de repères stables pour gérer la tension.
Et dans un marché où la santé organisationnelle et le bien-être au travail deviennent des critères de choix pour les talents, la réputation interne compte autant que la réputation externe.
Un climat perçu comme toxique peut nuire non seulement à la rétention des employés, mais aussi à l’attractivité de l’entreprise.
Maîtriser les désaccords : pourquoi est-il crucial d’agir dès maintenant ?
On pourrait être tenté de relativiser : « Ce ne sont que des désaccords, ils finiront par passer. » Mais la réalité est tout autre.
Chaque désaccord non abordé s’imprime dans la mémoire collective de l’équipe. Il devient un précédent, une référence tacite : « Ici, on ne règle pas les problèmes, on les contourne. » Plus on accumule ces tensions non résolues, plus il devient difficile de recréer un climat de confiance.
Ne rien faire, c’est accepter que la tension s’installe durablement. C’est aussi risquer que les personnes les plus engagées, celles qui tiennent à la qualité du travail collectif, finissent par partir.
Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre au Québec et au Canada, c’est un risque que peu peuvent se permettre de prendre.
IM;
Gestion des conflits au travail : Transformer la tension en opportunité
La bonne nouvelle, c’est qu’il est possible de transformer les désaccords en moteur de croissance.
Les équipes les plus performantes ne sont pas celles où tout le monde est toujours d’accord, mais celles où les différences d’opinions sont exprimées ouvertement, dans un cadre respectueux et structuré.
Apprendre à gérer les conversations difficiles et importantes, c’est passer d’une approche défensive à une approche constructive. C’est accepter que le désaccord n’est pas une menace, mais une occasion de mieux se comprendre, d’ajuster ses perceptions et de renforcer la confiance mutuelle.
Un leader capable d’accueillir la tension sans la fuir crée un climat où chacun peut s’exprimer sans crainte de jugement. Il devient un facilitateur d’intelligence collective, plutôt qu’un arbitre de conflits.
Les leviers d’une gestion efficace des désaccords
La gestion constructive d’un désaccord repose sur trois grands leviers :
L'écoute active
C’est la base de toute communication saine. Elle consiste à écouter pour comprendre, et non pour répondre. Cela implique de suspendre le jugement, de reformuler pour valider sa compréhension et de montrer une véritable curiosité envers le point de vue de l’autre.
La régulation émotionnelle
Les émotions sont inévitables dans une conversation difficile. Savoir reconnaître et réguler l’énergie d’une discussion, c’est éviter l’escalade et créer les conditions d’un dialogue apaisé. Parfois, cela signifie savoir quand faire une pause ou quand recentrer la discussion sur les faits.
La communication authentique
Clarifier ses intentions, exprimer ses besoins de façon directe mais respectueuse, oser nommer les sujets délicats : autant d’attitudes qui favorisent la confiance et réduisent les malentendus.
Ces compétences ne relèvent pas de l’improvisation. Elles s’apprennent, se pratiquent et se perfectionnent. C’est précisément là qu’intervient la formation professionnelle.
Une solution concrète : notre formation “Diriger les conversations importantes et maîtriser les désaccords”
C’est dans cette optique qu’a été conçue la formation « Diriger les conversations importantes et maîtriser les désaccords », destinée aux gestionnaires francophones à travers le Canada.
Cette formation interactive permet d’explorer les stratégies et postures qui permettent de diriger ces échanges avec confiance, clarté et impact. Loin des approches théoriques, elle mise sur la pratique et le partage d’expériences : jeux de rôle, études de cas réels, discussions de groupe.
Les participants apprennent à identifier les leviers essentiels pour améliorer la qualité d’écoute dans des conversations stratégiques, à réguler l’énergie d’une discussion et à utiliser une communication authentique pour clarifier leurs intentions et susciter l’adhésion.
Ce format, misant sur l’intelligence collective, permet à chaque participant de repartir avec des outils concrets et immédiatement applicables dans son quotidien professionnel.
Nous offrons plusieurs formats flexibles pour tous les besoins, qui s’adaptent à vos réalités d’équipe.
Répercussions positives d'une bonne gestion des désaccords
Les entreprises qui investissent dans la formation des gestionnaires sur ces enjeux voient une amélioration significative du climat de travail. Les recherches démontrent qu’un environnement où les désaccords sont gérés de manière saine favorise :
- une meilleure collaboration entre collègues ;
- une réduction du stress et de l’absentéisme ;
- une hausse de la productivité et de la créativité ;
- une rétention accrue des talents.
En d’autres termes, apprendre à maîtriser les désaccords, c’est investir directement dans la performance durable de votre équipe.
Les désaccords sont inévitables, mais leur issue dépend de la manière dont ils sont abordés. Dans un monde du travail de plus en plus complexe, où les équipes sont hybrides, multiculturelles et soumises à une forte pression de résultats, la qualité des interactions devient un facteur déterminant du succès collectif.
Diriger une conversation difficile ne signifie pas éviter la tension, mais l’apprivoiser. C’est savoir accueillir la diversité des points de vue, canaliser l’énergie du débat et transformer la différence en intelligence collective.
En investissant dans votre capacité à diriger ces conversations, vous ne renforcez pas seulement votre leadership : vous contribuez à bâtir un climat de travail sain, où la confiance et la collaboration remplacent le non-dit et la résistance.
La formation « Diriger les conversations importantes et maîtriser les désaccords » a été pensée pour vous aider à franchir cette étape. En trois heures, vous repartez avec des outils concrets, des techniques éprouvées et une nouvelle posture de leader, capable de transformer la tension en opportunité.
Parce qu’un désaccord bien géré n’est pas une menace pour la cohésion : c’est souvent le point de départ d’une équipe plus forte, plus alignée et plus performante.