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À la rencontre de Stéphane Dubois : l'homme derrière le titre de DRH de l'année

À la rencontre de Stéphane Dubois : l'homme derrière le titre de DRH de l'année

Stéphane Dubois, Directeur des Responsabilités Humaines et Sociétales du groupe Safran, s’est vu décerner le Trophée du DRH de l’année 2023 par Morgan Phillips, Fyte et ses partenaires. Il a accepté de répondre à nos questions, et de nous partager son parcours, ses réflexions et son point de vue en tant que DRH de l'année.

30/10/2023 Retour à tous les articles

En juin 2023, Stéphane Dubois, Directeur des Responsabilités Humaines et Sociétales du groupe Safran, s’est vu décerner le Trophée du DRH de l’année 2023 par des acteurs majeurs de l’industrie : Cadremploi, Le Figaro Emploi, Morgan Phillips et Fyte. Récompensé entre autre, pour "ses compétences et sa maîtrise de la fonction", mais aussi pour "sa détermination et sa capacité à fédérer les acteurs de l’entreprise autour d’un projet et d’une vision", Stéphane Dubois a accepté de répondre à nos questions, et de nous partager son parcours, ses réflexions et son point de vue en tant que DRH de l'année.

Pouvez-vous nous décrire brièvement votre parcours jusqu'à votre poste actuel de Directeur des Ressources Humaines ?

SD : J’ai un parcours de DRH opérationnel en usine et en société. J’ai la chance d’avoir toujours bénéficié d’une très forte exposition internationale, tout en alternant les postes corporate et les postes opérationnels. Une façon de toujours garder les pieds sur terre ! J’ai aussi souhaité exercer des rôles tant dans l’industrie que dans le monde des services. Cette complémentarité m’aide beaucoup dans la gestion de grandes transformations, en particulier dans le domaine digital.

Quelle est, selon vous, la réalisation la plus significative dans votre carrière de DRH ?

SD : Il y a certainement les accords – tant chez Safran qu’à la Société Générale – qui ont permis d’accompagner des grandes transformations de ces entreprises. Mais au fond, si j’ai eu la chance d’apprendre beaucoup de grands professionnels de la fonction RH, j’espère surtout contribuer à faire émerger de grands talents dans notre filière. Si beaucoup d’anciens collaborateurs ont aujourd’hui de très beaux postes, ils le doivent avant tout à leur engagement et leur talent individuels, mais aussi, je l’espère, à ce supplément de convictions que nous avons pu parfois nous forger ensemble.

Comment définiriez-vous votre approche ou philosophie en matière de gestion des ressources humaines ?

SD : La période de la Covid a profondément et durablement changé notre rapport au travail. De mon point de vue, lorsqu’une crise engendre de forts changements en matière d’organisation du travail, un nouveau projet social doit émerger au sein des entreprises. L’enjeu de ce projet est de proposer un modèle de gestion des ressources humaines qui conjugue défis climatiques, digitaux et responsabilité sociétale. Ce modèle repose sur un besoin de sens autour d’un ancrage dans les valeurs émergentes de la société.

Cela passe par de nouvelles coopérations dans le travail à distance, le renforcement de la solidarité entre les générations, la transmission des savoirs, une responsabilisation accrue des collaborateurs, une actualisation de la culture autour des grandes questions de société… La parentalité, l’égalité hommes/femmes, le refus des toutes discriminations et l’inclusion des différences seront autant de traits d’union entre les sociétés et les pays dans lesquels sont implantés des groupes internationaux comme Safran.

Ce modèle doit accompagner les transformations sociales et permettre à chacun de s’adapter et de se développer dans un environnement apprenant, respectueux de l’ensemble de ses talents. Il doit proposer des évolutions professionnelles et formations adaptées à chaque ambition.

Comment voyez-vous l'avenir du travail et le rôle des RH dans cet avenir ?

SD : Je pense que notre rapport au travail va se repenser autour des nouvelles technologies. La combinaison entre l’IA et le deep learning aura des impacts majeurs : elle changera nos processus de travail, notre rapport cognitif au savoir et in fine l’ensemble de nos emplois se modifieront plus ou moins rapidement selon la maturité technologique des activités et les géographies. Ainsi, nous pouvons imaginer que le rôle de l’expertise, devenue accessible à tous au sein d’une entreprise, pourrait être questionné. Il en va de même pour les premiers niveaux d’apprentissage, propres aux premières années d’expérience.

Pour la fonction RH, c’est un double défi, car elle sera elle-même significativement impactée : des missions comme le recrutement, l’onboarding, la gestion des talents, ou encore l’administration verront certaines parties de leur processus être entièrement remplacées par de l’IA. Mais en même temps, la fonction RH sera en charge de piloter ce changement pour tous les métiers – elle est par nature une fonction de transformation de l’entreprise.

Quels conseils donneriez-vous à ceux qui aspirent à devenir Directeur des Ressources Humaines ?

SD : Comme pour tous les métiers, le choisir et le faire avec passion. Dans le cas des Ressources Humaines, ma conviction profonde est que l’exigence et la bienveillance sont au cœur de ce que nous devons mettre en œuvre, en cherchant toujours à articuler vision à moyen et long terme et action à court terme.

Si vous pouviez décrire votre style de leadership en trois mots, lesquels choisiriez-vous et pourquoi ?

SD : J’y reviens, exigence et bienveillance sont au cœur de la culture de Safran. J’espère que mon style de leadership en est le reflet.

Y a-t-il un livre, un film ou une citation qui a influencé votre approche de la gestion des ressources humaines ?

SD : C’est une question difficile, car si je ne lis presque jamais de livre de management, la littérature est une grande source d’inspiration. Elle offre cette possibilité à nulle autre pareille de plonger dans la psychologie des personnages, dans leurs contradictions, leurs ambitions ou leurs doutes. Elle donne accès à des territoires inconnus. Réduire tout cela à un seul livre m’est impossible. Cette passion, d’abord échappatoire dans mes années de pensionnat, et devenue au fil des années une des sources de réflexion et de partage au cœur de mon métier.

Comment parvenez-vous à équilibrer votre vie personnelle et votre vie professionnelle en tant que DRH d'une grande entreprise ?

SD : Je pratique beaucoup de sports, natation, course à pied, alpinisme. La montagne est pour moi un refuge nécessaire. La littérature et la photographie sont aussi deux passions qui m’accompagnent et me permettent de prendre la distance parfois nécessaire pour mieux comprendre la vie professionnelle.

Si vous deviez vous lancer dans un tout autre métier, lequel choisiriez-vous et pourquoi ?

SD : Beaucoup de métiers pourraient m’attirer. Certainement celui de photographe, mais aussi, si j’en avais les capacités, celui de guide de haute montagne.

Si vous pouviez inviter quatre personnes, vivantes ou décédées, à un dîner, qui seraient-elles et pourquoi ?

SD : Je crois qu’un diner entre Nelson Mandela, Dorothea Lange, Tensing Norgay et Guillaume Apollinaire serait intéressant. Tout en nuances, attentifs aux autres, ces quatre personnalités incarnent une abnégation dans leur grandeur et sont pour moi particulièrement inspirantes.

Si vous aviez la possibilité de changer une chose dans le monde du travail, quelle serait-elle et pourquoi ?

SD : Je trouve le monde du travail trop marqué par une forme de conflictualité. Les comparaisons, les egos et parfois le non-respect de la parole donnée sont trop souvent les pierres d’achoppement des grandes transformations. Je pense que l’on peut faire beaucoup mieux que cela en travaillant à la construction de nouveaux rapports au travail, fondés sur le partage de valeurs sociétales d’attention à l’autre, de transmission de l’expérience, de respect des générations, d’intégration des différences. Cela peut sembler naïf ou dépassé de l’affirmer. En ce qui me concerne, je pense que c’est de la responsabilité des entreprises de l’incarner.

 

Les équipes Morgan Philips et Fyte tenaient à remercier chaleureusement Stéphane Dubois, d’avoir accepté cette interview.

Créé et organisé par Cadremploi, Le Figaro Emploi, Morgan Philips et Fyte, le Trophée du DRH de l'année a pour but de valoriser la profession, mettant en lumière une personnalité, un parcours, des valeurs, véhiculés par un homme ou une femme. Si vous souhaitez en savoir plus sur le Trophée du DRH de l’année ? Rendez-vous sur le site : https://www.drhdelannee.fr/