03/12/2019
Retour à tous les articles
« Revenir travailler en Afrique est-il envisagé par ceux qui, un jour, l'ont quittée ? ». Intelcia, entreprise spécialisée dans les métiers de la relation client, a publié il y a quelques jours une enquête : « L’attractivité professionnelle du continent africain auprès des diplômés et cadres de la diaspora », réalisée en partenariat avec le cabinet Innocence Consulting.
Ce sont au total 800 personnes qui ont accepté de répondre à cette étude, qui visait à « identifier les motivations et les freins d’un jeune diplômé ou d’un cadre de la diaspora pour travailler en Afrique ». Le premier résultat a démontré que 71% des questionnés aspirent à revenir travailler en Afrique et parmi eux, 38% envisagent même d’y retourner dès à présent. Concernant les destinations, le pays d’origine est majoritairement celui choisi (plus de la moitié des interrogés ne souhaitent pas travailler ailleurs et seulement 15% envisageraient des opportunités sur l’ensemble du continent africain). Parmi les résultats, nous constatons que les jeunes de 24-27 ans sont ceux qui émettent le plus le souhait de se réinstaller immédiatement en Afrique (45% contre 41% pour les 28-35 ans et 42% pour les plus de 35 ans). De plus, 32% des diplômés et des cadres du panel sont convaincus que le « désir d’entreprendre » est le facteur premier motivant pour revenir sur le continent. L’étude met également en avant que 43% des diplômés et des cadres souhaitent se lancer immédiatement dès leur retour. Cela concerne notamment les personnes de plus de 28 ans et ayant cinq ans d’expérience professionnelle. Un autre facteur semble pertinent à prendre en considération dans le retour de la diaspora africaine : les relations. En effet, « plus de 70% des personnes interrogées pensent que décrocher un emploi ou une promotion en Afrique nécessite d’avoir des relations » (le taux monte jusqu’à 90% chez les moins de 24 ans).
Les métiers du tertiaire sont quant à eux ceux les plus privilégiés. En effet, ils sont les plus recherchés par les jeunes diplômés : 17% ciblent le secteur du conseil, 16% celui de la communication et le marketing, 15% le secteur de la finance et 9% le secteur des technologies de l’information et de la communication (TIC). Concernant les structures, ce sont les multinationales qui intéressent presque la moitié du panel et particulièrement celles africaines. Viennent ensuite les organisations internationales (38%), les start-up africaines (36%), les entreprises locales (23%) et enfin, les institutions publiques (21%). En outre, l’Afrique de l’Ouest est la région qui attire le plus les sondés (32%) contre le Maghreb, région moins plébiscitée par sa diaspora (2%). Enfin, selon cette étude, de nombreux freins au retour de la diaspora africaine ont été identifiés : la situation sociale et économique des Etats, les conditions de travail, l’accès au marché de l’emploi, le manque d’informations sur les opportunités, les faibles avantages fiscaux, l’adaptation à la culture, les réticences de le part de l’entourage ou encore, la faible rémunération.
Le chemin est encore long pour un mouvement de fond soulignant le retour de la diaspora en Afrique, mais nul doute que les actions sont néanmoins en marche avec à la clé certaines très belles success stories.
Sitographie :
« Diaspora : l'envie d'Afrique de plus en plus forte », Marlène Panara, Le Point Afrique, 28/11/2019, disponible sur : https://www.lepoint.fr/afrique/diaspora-l-envie-d-afrique-de-plus-en-plus-forte-26-11-2019-2349726_3826.php
« France : 40 % des membres de la diaspora africaine prêts à retourner en Afrique », FinancialAfrik, 26/11/2019, disponible sur : https://www.financialafrik.com/2019/11/26/france-40-des-membres-de-la-diaspora-africaine-prets-a-retourner-en-afrique/