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Zlec : nouveau terrain de jeux du commerce intra-africain !

Zlec : nouveau terrain de jeux du commerce intra-africain !

Lancée officiellement lors du Sommet de l’Union Africaine le 7 juillet dernier, la Zlec « Zone de libre-échange continentale », a pour objectif de permettre l’émancipation économique de l’Afrique en favorisant les échanges intercontinentaux. À terme, la Zlec devrait devenir la plus grande zone de libre-échange au monde.

02/08/2019 Retour à tous les articles

Lancée officiellement lors du Sommet de l’Union Africaine le 7 juillet dernier, la Zlec « Zone de libre-échange continentale », a pour objectif de permettre l’émancipation économique de l’Afrique en favorisant les échanges intercontinentaux. À terme, la Zlec devrait devenir la plus grande zone de libre-échange au monde.

« Le rêve d’une Afrique du Caire à Johannesburg et de Dakar à Djibouti ».

Depuis les années 1960, le projet d’une communauté économique globale à l’échelle continentale est régulièrement abordé dans les relations panafricaines. L’Union africaine désire la création d’un espace économique au sein duquel les marchandises, les services, les capitaux et les personnes pourraient circuler librement, sans frontières ni douanes. La mise en place de cette zone de libre-échange repose sur la volonté de sortir des marchés « classiques » africains trop « étroits », « fragmentés », qui ne permettent pas un développement de la productivité et des bénéfices des entreprises intra-africaines. Les barrières douanières et les taxes représentent des contraintes tarifaires qui nuisent fortement aux échanges à l’échelle régionale et continentale. A titre d’exemple, le commerce entre les pays Etats ne représente que 13% du commerce africain global. En comparaison, le marché global asiatique s’élève à 50% et celui européen à 70%.

Faire du commerce intra-africain une réalité.

En mars 2018, 52 Etats sur 54 avaient signé l’accord sur la création de la Zlec. Favoriser l’exportation et l’importation intra-africaine est un des principaux enjeux de cette zone de libre-échange. Avec une population de 1,2 milliard de personnes et un PIB de 2 500 milliards de dollars, l’Afrique dispose d’un potentiel économique important. Grâce à la Zlec, l’industrie africaine devrait connaître un essor considérable : selon l’Union africaine, le commerce intra-africain augmenterait de 60% d’ici à 2022. Cependant, de nombreux défis restent à relever : aujourd’hui, l’Afrique regroupe déjà 14 organisations régionales, qui disposent de leurs propres législations commerciales. Ainsi, il sera nécessaire d’harmoniser ces organismes pour s’accorder sur les mêmes lois. Des accords communs continentaux devront surpasser ceux régionaux, afin d’appliquer des modalités identiques concernant la libre circulation des individus et des marchandises, tout en garantissant la sécurité des frontières des États.

« Tous les économistes sérieux vous diront que le libre-échange permet de gagner en productivité en réalisant des économies d’échelle. Si on gagne en efficacité, c’est obligatoirement aux dépens de l’emploi. C’est l’un ou l’autre. »

Lors du Sommet des chefs d’États de l’Union africaine le 7 juillet 2018, la première phase de la Zlec a été officiellement lancée et cette fois-ci, le Bénin et le Nigéria, les deux Etats qui n’avaient pas signé l’accord de mars 2018, ont accepté de prendre part à ce projet. De ce fait, 53 pays africains sont à présent signataires de l’accord de création de la Zlec, il n’y a donc seulement qu’un Etat, l’Erythrée, qui a refusé de prendre part aux discussions. De plus, avec la Zlec, l’Union africaine veut s’assurer que les produits « Made in Africa » soient réellement d’origine africaine et non pas des « importations déguisées ». Malgré les avantages prometteurs de la Zlec, cette zone de libre-échange requiert des moyens financiers importants pour son bon fonctionnement, afin qu’elle puisse développer ses structures et les activités commerciales. Pour certains économistes, c’est un défi majeur à relever et la libéralisation entraine généralement des risques notamment la destruction d’emploi à court terme. La libéralisation du commerce sur le continent africain profitera ainsi plus aux grandes économies qu’aux petites, ce qui créera inévitablement des inégalités.

Sources

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