20/08/2025
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En 2025, le marché du travail québécois continue de traverser une phase de transformation profonde. Entre mutations sectorielles, repositionnement des priorités chez les candidats et pressions démographiques persistantes, l’emploi au Québec reflète aujourd’hui les tensions d’un système en quête d’équilibre.
À travers un bilan des tendances récentes et une lecture prospective, cet article dresse un état des lieux instructif et stratégique pour les professionnels des ressources humaines et les décideurs économiques.
Une croissance de l’emploi en décalage avec la population active
Alors que la pandémie semble désormais loin derrière, le Québec fait face à un nouveau défi : concilier la croissance rapide de sa population active avec une création d’emploi qui ne suit plus le même rythme. En juin 2025, la province recensait environ 4,65 millions de personnes en emploi, soit une augmentation de 0,5 % par rapport au mois précédent. Une progression encourageante, mais qui reste insuffisante face à l’afflux de nouveaux arrivants sur le marché du travail.
Cette dynamique a un effet mécanique sur le taux de chômage, qui a atteint 6,3 % en juin, soit une hausse de 0,5 point de pourcentage par rapport au mois précédent.
Le ralentissement amorcé en 2024 se poursuit donc. L’année précédente n’avait enregistré que 43 200 nouveaux emplois, un chiffre relativement bas dans un contexte de demande accrue. Le nombre de postes vacants a même chuté de 27 % au Québec, atteignant son niveau le plus bas depuis 2019. Ce déclin signale un marché de l’emploi moins tendu, mais aussi un écart croissant entre les besoins exprimés par les employeurs et les profils disponibles sur le marché.
Des régions à deux vitesses
L’évolution de l’emploi en 2025 est marquée par de fortes disparités régionales :
- La Mauricie, par exemple, se distingue avec une croissance exceptionnelle de 12,2 % des emplois sur un an. Cette performance est en grande partie attribuable à la mise en œuvre de grands projets d’infrastructure et à une relance régionale soutenue dans les secteurs de la construction et de l’énergie.
- À l’opposé, certaines régions comme l’Abitibi-Témiscamingue enregistrent une baisse notable de l’emploi (-11,6 %). Le secteur forestier, historiquement pilier de l’économie locale, traverse une période difficile, fragilisée par des enjeux environnementaux et commerciaux.
- La région métropolitaine de Québec, quant à elle, reste l’un des pôles les plus dynamiques de la province. Avec un taux de chômage de seulement 4,5 % et un taux d’emploi supérieur à 63 %, elle affiche une résilience impressionnante.
Les secteurs en forte demande
En 2025, plusieurs secteurs se démarquent par leur dynamisme et leurs besoins persistants en main-d’œuvre.
- Soins de santé et l’assistance sociale : Le vieillissement de la population québécoise alimente une forte demande pour les professionnels de ce secteur : infirmiers, préposés aux bénéficiaires, travailleurs sociaux, techniciens médicaux…
- Commerce de détail : Après avoir souffert pendant la pandémie, ce secteur a retrouvé une certaine vitalité grâce à la reprise de la consommation intérieure. Les chaînes de magasins, les services de vente en ligne et les centres de distribution recrutent activement.
- Construction et génie civil : Les investissements dans les infrastructures publiques, les projets de transition énergétique et le logement social soutiennent la croissance de l’emploi dans ce domaine. Toutefois, la pénurie de main-d’œuvre qualifiée, notamment d’électriciens, de charpentiers et d’ingénieurs civils, ralentit l’avancée de certains projets.
- Les services professionnels, scientifiques et techniques qui regroupent les métiers du conseil, de l’ingénierie, des TI et de l’innovation, continuent leur ascension. L’économie québécoise s’appuie de plus en plus sur la connaissance, l’analyse de données, l’intelligence artificielle et les solutions numériques, ce qui génère une demande accrue pour des profils qualifiés, adaptables et mobiles.
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L’évolution des attentes des candidats
Les attentes des travailleurs, en particulier des jeunes générations, se sont éloignées des critères traditionnels centrés sur la stabilité ou le salaire. Aujourd’hui, les candidats priorisent la flexibilité, le sens au travail et l’équilibre vie professionnelle-vie personnelle.
- Flexibilité et télétravail : devenu un standard dans de nombreux secteurs.
- Équilibre vie professionnelle-vie personnelle : critère central, notamment chez les jeunes.
- Formation continue et mobilité interne : facteur clé d’attractivité pour les employeurs.
- Sécurité d’emploi : enjeu majeur pour les jeunes, dont le taux de chômage reste élevé (9,5 % pour les 15–24 ans en 2024).
Perspectives du marché du travail québécois en 2025
Le marché du travail québécois de demain devra composer avec plusieurs impératifs. D’abord, répondre à la pression démographique en facilitant l’intégration professionnelle des nouveaux arrivants. Ensuite, soutenir la requalification de la main-d’œuvre existante face à la numérisation et à l’automatisation croissante des métiers. Enfin, réconcilier les besoins des employeurs avec les aspirations des candidats.
Pour les entreprises, il ne s’agit plus seulement de pourvoir des postes, mais de construire des stratégies d’attraction avec une expérience candidat impeccable, des stratégies de rétention et de développement adaptées à une réalité mouvante.
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