Étude salariale 2025 : ce que nous dit le marché bancaire aujourd’hui au Luxembourg

En 2025, le secteur bancaire au Luxembourg continue d’évoluer dans un climat de stabilité salariale. Après plusieurs années de transformation, de consolidation et de pression réglementaire, les niveaux de rémunération se sont globalement figés. Mais derrière cette façade calme, plusieurs mouvements ciblés traduisent une recomposition progressive du marché, à la fois dans les métiers porteurs et dans les attitudes des candidats. 

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Etat du marché bancaire au Luxembourg en 2025 : stabilité globale, tensions ciblées 

Dans l’ensemble, les salaires restent stables, reflet d’un secteur prudent, encore marqué par la maîtrise des coûts, l’optimisation des structures et une croissance mesurée. Toutefois, certains segments se démarquent, notamment le corporate banking, qui bénéficie d’un regain d’activité, en particulier en lien avec les asset managers alternatifs. 

Cette convergence crée de la demande pour des profils à forte valeur ajoutée : gestion de la relation institutionnelle, structuration de solutions sur-mesure, pilotage de projets complexes. Des compétences rares qui permettent aux talents concernés de maintenir des prétentions élevées, dans un marché par ailleurs peu inflationniste. 

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Candidats : des attitudes très contrastées

Le marché est également marqué par des attitudes très polarisées chez les candidats. 

D’un côté, une partie des professionnels , souvent en poste, se montre très réservée : peu de réactivité, implication limitée dans les processus de recrutement, ou hésitation à s’engager, même face à des propositions solides. Une prudence liée à un environnement encore perçu comme incertain, où changer de poste est parfois vu comme un risque plus qu’une opportunité. 

À l’inverse, une autre population, souvent issue du back office ou de fonctions moins spécialisées, est en recherche active, mais peine à trouver des débouchés. Leurs compétences, moins alignées avec les besoins actuels des entreprises, peinent à susciter l’intérêt, créant un décalage fort entre l’offre et la demande. 

Quel est le meilleur positionnement pour les candidats en banque ? 

Pour tirer parti du marché actuel : 

• Se spécialiser dans des segments recherchés (compliance réglementaire, structuration, gestion institutionnelle) 

• Développer des compétences hybrides (finance + ESG, finance + IT)

• Être mobile : ouvert à des postes transversaux ou temporaires (interim management, missions stratégiques)

Le rôle des banques privées dans la recomposition du marché 

Du côté des banques privées, plusieurs enseignes opèrent des ajustements au niveau des directions. Ces mouvements s’inscrivent dans un réalignement stratégique : recentrage sur la clientèle HNW/UHNW, approche plus personnalisée, gestion patrimoniale intégrée à des solutions plus larges. 

Ce repositionnement entraîne des changements dans les équipes dirigeantes et une recherche de nouveaux profils plus orientés stratégie, relation client long terme et développement international. 

Quelle perspective pour la rentrée et la fin 2025 ? 

À l’approche de la rentrée, les signaux sont plus positifs. Après plusieurs mois marqués par une certaine inertie, le climat économique devient plus lisible. Les incertitudes se dissipent partiellement, notamment en Europe, et les acteurs financiers semblent mieux armés pour faire face aux évolutions internationales, y compris aux éventuelles tensions commerciales liées à la nouvelle orientation américaine. 

Dans ce contexte, la deuxième partie de l’année pourrait marquer un tournant : 

• Les entreprises redeviennent plus offensives dans leurs recrutements, relançant certains projets gelés jusqu’ici. 
• Les candidats commencent à regarder à nouveau le marché avec curiosité, encouragés par une visibilité accrue et des signaux de reprise. 
• Le climat général gagne en fluidité, en dialogue et en projection, des éléments favorables à une reprise sélective mais bien réelle des recrutements. 

Guide pratique – Naviguer sur le marché bancaire 2025 

Pour les employeurs : 

• Ajuster les salaires aux poches de tension (corporate, private banking) 
• Renforcer l’attractivité non salariale (flexibilité, mobilité interne, formation) 
• Communiquer clairement sur les perspectives internes 

Pour les candidats : 

• Mettre en avant compétences spécialisées et transférables 
• Soigner sa visibilité sur le marché (LinkedIn, networking) 
• Consulter les études salariales à jour pour négocier 

Le secteur bancaire en 2025 avance à pas mesurés, mais dans la bonne direction. Si les salaires restent globalement stables, des mouvements significatifs émergent dans les fonctions stratégiques, et une dynamique plus positive s’installe à l’horizon de la rentrée. L’enjeu pour les employeurs comme pour les candidats sera de sortir des logiques figées, d’ajuster leurs attentes, et de saisir les opportunités là où elles se présentent : ciblées, exigeantes, mais bien réelles. 

Raphaël Cohen, Associate Director et chasseur de têtes spécialisé dans le secteur bancaire chez Morgan Philips Luxembourg accompagne de nombreuses banques dans leurs recrutements au Grand-Duché.