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L’Afrique et ses télécommunications, entre « eldorado rêvé » et réalités

L’Afrique et ses télécommunications, entre « eldorado rêvé » et réalités

Depuis le début du XXIe siècle, le continent africain connaît une expansion rapide, à la fois démographique mais aussi économique. Aujourd’hui, le secteur des télécommunications figure parmi ceux considérés comme « moteur pour la croissance » africaine et joue un rôle majeur dans le développement du continent.

22/04/2021 Retour à tous les articles

Depuis le début du XXIe siècle, le continent africain connaît une expansion rapide, à la fois démographique mais aussi économique. Selon les prévisions, l’Afrique subsaharienne verrait sa population tripler d’ici 2050, passant de 1 à 3 milliards d’habitants. Aujourd’hui, le secteur des télécommunications figure parmi ceux considérés comme « moteur pour la croissance » africaine et joue un rôle majeur dans le développement du continent.

Le XXIe siècle, l’ère des télécoms en Afrique

Dans les années 2000, le marché des télécoms connait une ascension fulgurante sur le continent. Avec l’explosion de la téléphonie mobile, l’Afrique est parvenue à rattraper son retard par rapport aux pays développés : le taux de couverture GSM, qui était de 10 % en 1996, est passé à 80 % en 2010 et en 2008, 246 millions d’africains avaient souscrit à un abonnement, contre seulement 51,8 millions en 2003. Par la suite, les années 2010 ont profondément changé l’utilisation des mobiles, avec l’arrivée des smartphones nécessitant un accès à Internet. Ainsi, en 2016, ce sont 700 millions d’africains qui utilisent un téléphone mobile, dont la moitié sont des smartphones. En 2020, le nombre de smartphones a significativement augmenté en Afrique : plus de 660 millions d’habitants disposent désormais de ce type de téléphone, soit le double qu’en 2016.

Comment le domaine des télécommunications est-il parvenu à une telle ascension au cours des dernières années ? En Afrique, les télécoms sont apparus comme la technologie « la mieux adaptée » face aux contraintes inhérentes du continent : premièrement, grâce à un coût des infrastructures moins important que celui des réseaux filaires et deuxièmement, en raison d’une facilité de déploiement qui ne nécessite pas de longs délais d’installation et permet donc une utilisation rapide. Les cartes prépayées et leurs offres de paiement ont également su répondre aux besoins et aux contraintes des foyers africains disposant de peu de ressources. Enfin, l’accélération du développement des télécommunications est en partie due à la politique d’ouverture du marché à la concurrence, mise en place par les États africains.

Internet et le défi d’une « connectivité inclusive » 

Bien que plusieurs centaines de millions d’africains aient un accès aux télécommunications via un mobile (en Afrique la quasi-totalité de la population dispose d’un mobile, voire plusieurs), un manque d’infrastructures perdure dans certaines régions créant ainsi des inégalités, notamment concernant l’accès au réseau Internet. Ce dernier doit en effet se généraliser, principalement en milieu rural. Des projets de développement sont par conséquent en cours comme celui du Sénégal, de la Guinée, du Mali et de la Mauritanie, qui se sont récemment unis autour d’un projet d’infrastructure de fibre optique, annoncé en avril 2021, qui devrait servir « de base au développement d’une infrastructure de télécommunications régionale moderne, fiable et à très haut débit », permettant une baisse des prix d’Internet mais aussi une connexion au réseau sous-marin, via les câbles qui relieront les territoires enclavés.

Pour permettre une « connectivité inclusive », les défis en matière d'infrastructure doivent d'abord être relevés dans toute l’Afrique : la Banque mondiale estime que « pour donner à 1,1 milliard de personnes supplémentaires en Afrique accès à Internet d'ici 2030 », il faudra « environ 100 milliards de dollars ». Ces dernières années, les télécommunications, les médias et la technologie (TMT) ont été le plus grand secteur à attirer les investissements entrants en Afrique. Quels éléments ont stimulé cette croissance ?  En 2020, « 70 % de la population d'Afrique subsaharienne n'est pas connectée à un réseau à large bande » ; la majorité de la population africaine « n'a pas accès à un réseau avec des vitesses 4G ou supérieures » et de nombreuses zones n’ont tout simplement pas accès à des réseaux ; la fibre reste concentrée dans les capitales et les grandes villes africaines et n’est pas étendue dans les territoires ruraux, les « infrastructures de centre de données d'hébergement de contenu » doivent être renforcées pour « permettre le développement de services numériques locaux ». En outre, l’analphabétisme s’avère être de plus en plus problématique pour l’accès à Internet, des solutions durables à travers l’éducation et la sensibilisation doivent être mises en place et des projets d’applications vocales doivent être développés pour permettre à cette partie de la population d’y avoir accès (le taux d’analphabétisation serait de 36 % en Afrique).

L'infrastructure des télécommunications est donc en plein essor en Afrique. Malgré la pandémie de la Covid-19, le marché des télécoms africain subira des transformations importantes au cours des cinq prochaines années, via les investissements étrangers mais aussi grâce aux différentes projets et unions entre les pays africains, qui ne visent plus les actions individualistes mais collectives pour répondre ensemble aux problèmes de connectivité à haut débit, comme l’atteste la récente réunion de l’Union internationale des télécommunications (UIT), ayant réuni les États africains les 29 et 30 mars dernier, afin d’« inciter à des approches innovantes, encourager de nouveaux modèles de collaboration et promouvoir la connectivité et les solutions numériques ».

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